vendredi 7 septembre 2012


  • mardi 28, suite … par Xavier
L'après-midi c'est un peu l'effervescence dans la maison, beaucoup de passage, les musiciens de Widodo viennent s'habiller, les sindhen se préparent aussi. En face, le synthé à fond nous sert une délicieuse soupe à l'indonesienne. Giyanti chante et … Olivier danse à ses côtés devant toute l’assistance. Sans trop réfléchir je le rejoins mais une fois sur place le temps me parait bien bien long (ce que je prenais pour du second degré n'en est pas vraiment pour eux) ..
Pour la soirée on décide de s'habiller avec nos beaux sarongs tout neufs avec l'aide de Wahyu et Giyanti car faire tenir ce bout de tissu c'est tout un art.
C'est Astu, 6 ans 1/2, 80cm, qui commence à manipuler vers 20h. Le petit bonhomme à la voix suraiguë est impressionnant d'énergie et fait bien rire l'assistance.
Le Dalang suivant, c'est Enok, pas beaucoup plus âgé, qui maîtrise déjà sacrément bien son histoire sur fond de gamelan Pelog. L'assurance des 2 petits gars est impressionnante, on sent bien qu'ils baignent dedans depuis leurs première heures...


Bon, et bien cette fois c'est à nous … Quelques musiciens de Widodo comblent les places vides, et c'est parti. Mon dieu que c'est mou, mou, mou … Le truc que personnellement je n'avais pas totalement saisi, c'est que le Wayang, ça dépasse le meilleur film d'action américain au niveau du rythme, tout est dans l 'effet de surprise, les changements de rythme, d'ambiance, les cassures et là il reste du boulot … Les indonésiens rigolent bien à entendre un wayang en français, certains baillent aussi, mais l'expérience est quand même bien chouette ! On laisse la place à Widodo qui se fait plaisir au niveau manipulation et aussi au niveau du titillage de Perancis. Il nous fait chanter, fait marrer l'assistance en disant des trucs sur nous qu'on comprendra jamais … En même temps on est dans le gamelan avec les zicos et leur super bouille et ça c'est toujours aussi agréable.

 





La soirée se termine vers 3h sur fond de « campursari », sorte de tubes kitchs accompagnés au gamelan et au synthé.

  • mercredi 29
alors j'ai tellement pas fait grand chose de cette journée que je ne me souviens plus très bien... déjà, première grasse matinée ! Réveil autour de 11h pour beaucoup. L'équipe s'est divisée en petits ateliers ce qui donne dans la maison un mélange de chants féminins ponctuée de kepraks au loin (des plaques de métal qu'on frappe très fort avec le pied sur une caisse en bois pour ceux qui connaissent pas) rythmé par le tempo rigide d'un gambang avec parfois au loin une suling (flute) , un doux crincrin rebabien, le tout agrémenté d'un fond de Gender bien évidemment. Plus un petit ronflement de Grego qui a passé sa journée à dormir..
En début de soirée nous avons eu la visite de Tugimin et d'un ami joueur de bonang. On s'attendait à avoir un cours de bonang du coup mais en fait ça n'avait absolument rien à voir (ce genre de situation arrive assez souvent, on devait déjà avoir un cours de bonang qui s'est transformé en cours de Rebab...).
Le soir, les premières vidéos de manipulation avec Pak Widodo et Mas Wahyu pour le futur spectacle sont filmées.

  • jeudi 30 août, par Cécile

Ce jour là, on avait prévu d'aller à Solo la journée complète pour faire tout un tas de choses que nous n'avions pas faite la dernière fois où nous y sommes allés. Nous partons avec une liste précise et Wahyu tente de faire un « plan de route » pour ne pas perdre trop de temps entre chaque destination. Nous arrivons en premier au Kraton, vers 9h du matin. Nous pensions y voir une répétition de gamelan mais en fait, ben non. Arnaud a demandé, et on lui a répondu que les répétitions ont toujours eu lieu les mercredis et samedi (alors qu'il était venu l'année précédente le jeudi et qu'il y avait des répétitions.... mais on lui soutient que non, c'est impossible!). Après un rapide coup d'oeil à ce palais, nous filons dans un marché artisanale pour chiner tout un tas de choses. C'est joli, mais c'est cher. Plusieurs d'entre nous trouvent quand même leur bonheur.
Suite du programme : la visite de l'ancien lycée de Wahyu (il vient d'en sortir), et de Widodo et Giyanti qui se sont rencontrés là bas il y a plusieurs années... C'est un lycée professionnel artistique. C'est donc l'équivalent chez nous d'un Conservatoire mais toute la semaine. On nous fait assister à plusieurs cours : danse, marionnette, musique actuelle (des guitares électriques, basses, batterie à fond!)... Bien intéressant tout cela !
Déjeuner dans un warung typique. On arrive à payer avant que Wahyu paie pour nous ! Nous sommes fiers de nous ! C'était un vrai combat !
L'après midi, on va visiter le studio d'enregistrement dans lequel le groupe de Widodo enregistre régulièrement des CD ou DVD. On y achète tout un tas de CD de Gamelan.
Nous passons ensuite à l'Université de Solo pour y chercher des livres dans la bibliothèque spécialisée en Gamelan. Quand on arrive là bas, on nous annonce que la bibliothèque est ouverte, on avait peur qu'elle soit fermée alors on est content. On se met d'accord sur une équipe qui reste là, et une autre équipe qui fait autre chose... et au moment d'entrer dans la bibliothèque, on nous annonce qu'elle est fermée ! Ahah ! Indonésie.....
Du coup, on part tous vers notre dernière destination de la journée : visiter une fabrique de Gamelan. Malheureusement, là aussi nous arrivons en retard au moment où c'est fermé. On voit quand même la fonderie, ce lieu si hors du temps si impressionnant.

 

On rentre le soir bien claqués par cette journée de balade.
La soirée est consacrée à commencer à filmer les vidéos pour notre spectacle. Pas facile de se comprendre avec Widodo mais on y arrive... Finalement, je fais l'impasse sur tout un tas de choses en me disant que je ferai pas mal montage par la suite. C'est plus simple que de vouloir tout faire impeccablement directement ! Et ça économise de l'énergie à tout le monde !

  • vendredi 31 août, par Grégo

Alors aujourd'hui, le schedule était comme d'habitude bien au point : le gamelan était revenu le matin, avant qu'on se lève, on répétait la version courte du Mahâbhârata pour la prochaine représentation, puis on allait à la mosquée, on mangeait, on allait voir quelques minutes Hastu qui jouait à un mariage, on revenait répéter encore, et finir des vidéos.

Bon, dès le matin, le gamelan n'était pas encore là... Schedule broken au réveil ! On a donc aidé les gars à le réinstaller, puis répétition laborieuse. Du coup, un petit temps de travail. Widodo nous annonce la mosquée juste avant manger, finalement c'était d'abord manger. Puis Mosquée pour Olivier, Arnaud et Grégo... Deux nouveaux convertis donc, Arnaud et Olivier. Apprentissage des ablutions (bouche, figure, tête, oreilles, bras, pieds), petite sentence à répéter avant d'entrer dans la mosquée (« et maintenant, avec ça, on est amis jusqu'à la mort, et même après », dixit à peu près Widodo) et prière en compagnie de tous les habitués ravis de nous voir avec eux.

Puis départ pour les quelques minutes à aller voir Hastu. Départ en voiture, puisque c'est à 200 mètres... Finalement, on y est resté 4 heures, le temps du mariage... Quelques minutes quoi ! Certains ont joué et chanté parmi les musiciens indonésiens, d'autres se sont ennuyés un peu, et tous ont eu très chaud !...


Retour à la maison à 17 heures. 17h30, proposition d'aller voir un arbre à durians (sur envie de Celia depuis une bonne semaine). 6 français en voiture avec Mas Asep, notre chauffeur favori, et zou ! Nous voilà partis derrière chez Widodo, et arrivés chez... des gens ! Mais des gens, qui sans le savoir, ont un arbre à durians que veulent voir des Français ! Surréalistes... Puis aussi découverte des arbres à cacao (chez d'autres gens !) et des arbres à faire les kendang (tambours) chez d'autres encore...

Fin de la journée en avançant des vidéos (oui, parce que bien sûr, l'écran qui sert à tourner les vidéos doit être rangé demain...). Bon, au moment de s'y mettre, on s'aperçoit que le trépied dont on se sert n'est plus là, il a été utilisé au mariage. Pas grave, Mas Asep file le chercher, il n'y a qu'un heure et demi de route... Et puis il manque une marionnette mais Sigit construit ça rapidement !

Pendant ce temps-là, quelques-uns passent entre les mains experts de Pak Carmin et d'autres pour des découvertes de massages traditionnels très... traditionnels !

C'est tout pour maintenant.



Samedi 1er septembre, par Olivier

On se lève.
On se lave.
On mange.
Au programme ce soir : Widodo joue une nuit de wayang kulit ; nous jouerons un Mahâbhârata raccourci à une demi-heure en première partie.
On se brosse les dents.
On travaille.

La première séance du matin possède une qualité que l'on retrouve assez fréquemment dans tous métiers, appelée « travail une demi-heure après le réveil ». L'on y décèle une précision toute approximative, une concentration toute relative, une intensité toute fugitive.
Une pause s'impose.
L'heure pour certains d'aller en ville (Wonogiri) faire quelques courses, poster des lettres, et récupérer deux « orang perancis » (deux français), François et Fred, qui sont sur l'île de Java en ce moment, à Yogia, pour étudier le wayang golek (marionnette en trois dimensions). Ils sont sur un projet de quatre spectacles de marionnettes venues de quatre pays différents ; l'Indonésie est leur troisième. A lire, plus d'infos, sur leur site : http://www.lepecheuretlechat.com/

Nous sommes en contact depuis plusieurs mois déjà et c'est l'occasion aujourd'hui pour eux de voir une nuit de wayang kulit.

Retour à la maison.
Filage de notre présentation du soir.
Cette deuxième séance du matin possède une qualité que l'on retrouve assez fréquemment dans tous métiers, appelée « travail trois heures après le réveil ». Et, s'il faut comparer avec la séance appelée « travail une demi-heure après le réveil », force est d'avouer que l'approximation, la relativité et la fugue ont fortement diminué.

On mange.
On se brosse les dents.
On dort.

15h45 : on se tient prêt pour partir à 16h00 vers le lieu du wayang kulit du soir
16h30 : on part.
Un minibus. Deux voitures.
Les français (10) dans les voitures avec Widodo, Giyanti et Aseb.
Les musiciens de Wilis Prabowo déjà présents (9) dans le bus, avec Wahyu, le chauffeur et moi-même qui m'apprête à profiter de ce charmant véhicule coloré, agrémenté de dessins d'aigle ; 17 places assises ; aération par porte ouverte. Nous prenons d'autres musiciens au fil du chemin. 19 personnes dans le bus au final ; raisonnable.
Une route qui serpente en collines, entre les rizières en terrasses, le coucher de soleil derrière les montagnes et la nuit, déjà, à 18h00...

Arrivés tout souriant, « selamat sore », « selamat sore ».
Petit repas distribué, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Les chanteuses finissent de se peindre.
Photos photos photos avec la famille qui reçoit la soirée.

Le gamelan est installé sur des nattes au sol ; l'écran et les marionnettes, sur une scène.
Nous nous installons vers 20h, pour jouer à 21h.
Discours.
67 ans que l'Indonésie est indépendante. « Merdeka ! » « Merdeka ! » « Merdeka ! » (« Indépendance ! » ou « Liberté ! », on n'est pas sûr de ce qu'ils nous ont expliqué...).
Discours.
Discours.
Un morceau en guitare acoustique.
Discours.
Une démonstration d'art martial.
Discours.
Remise de cadeaux à des gens.
Discours.
Remise de cadeaux à des gens.
Discours.
Nous arrivons patiemment à 21h.
Commençons !
Dès les premiers mots prononcés en javanais (dans les faits, les noms des personnages : Duryodhana, Yudishtira, Drona...), tonnerre d'applaudissements.
Des rires, beaucoup, au son de l'accent français sur les mots qu'ils reconnaissent.
Et puis une représentation d'une demi-heure qui se passe plutôt bien !

Discours.
Un pseudo dalang s'installe pour dix minutes de pseudo wayang kulit. Un assistant fait applaudir le public quand le pseudo dalang prononce une phrase pseudo intéressante.

Discours.
Remise d'un cadeau symbolique à Widodo : une marionnette. Il la prend avec lui et s'installe. Les musiciens sont prêts.
La vraie nuit de wayang commence !

En forme, le chef !
Il envoie : le son, l'énergie, et les marionnettes dans la figure des chanteuses.
Une soirée très détendue ; on rit beaucoup. C'est le mois de l'anniversaire de l'indépendance.
Widodo nous fait participer. Se moque de nous ; du moins le suppose-t-on car nous ne comprenons pas ce qu'il dit et qui fait rire tout le monde. Se moque des chanteuses, surtout, les siennes et les nôtres. C'est une tradition.
On nous distribue le petit en-cas en boîte coutumier, et plus tard des assiettes avec de la nourriture qui pique et qui fait transpirer.
Le milieu de la nuit passé, il y a plus de monde en train de jouer que de personnes dans le public.
Dans le gamelan, il y a plus d'yeux fermés que d'yeux ouverts ; ils prient, nous a expliqué Widodo le lendemain... Ce que tout le monde fait quand il fait nuit et qu'on dépasse 3h du matin. Toutes ces prières de par le monde...
3h37 : fin de la séance !
Sans chichi.
Nous quittons très vite la scène, puis la maison et hop en voiture.

4h28 : oui, dodo.




Dimanche 2 septembre Estelle

Lever à 11h/11h30 pour un déjeuner dominical près du lac artificiel de Wonogiri.
Nous devons d'abord déposer Frédéric et François (2 comédiens français dont nous vous avons parlé plus haut) à l'arrêt de bus pour Jogya ,leur lieu de villégiature pour encore 3 semaines (les petits veinards).
Widodo nous amène dans un restaurant spécial poisson !!! Chouette !!!
Le lieu surplombe le jolie lac.Nous arrivons tout guillerets et là,choc :
Mais où est Xavier???!!!!
Dans la précipitation du départ(ce qui est assez courant ici) nous l'avons tout bonnement oublié.
Ni une,ni deux Asep retourne le chercher à la maison.
Nous nous mettons à table et nous nous confondons en excuses à son arrivée.
Rassurés,nous goûtons ce délicieux « ikan goreng » (poisson grillé avec une sauce sucrée),accompagné d'une eau de coco au sucre javanais.Miam !
Une chanteuse et un joueur de Cithare,égaient nos oreilles de quelques doux morceaux de musique javanaise.
Pour une fois nous prenons le temps de manger et de profiter de cette belle vue.
Sur le chemin du retour,nous nous arrêtons pour une visite de l'école de Widodo :
Ils ont bien de la chance les petits élèves javanais de travailler au beau milieu des rizières!On y resterai bien nous aussi.
Une fois à la maison c'est sieste (ça devient une habitude ici)
Cécile en profite pour filmer les interviews de Widodo dans les rizières.
Après le diner, travail en groupe sur la forme de 3 heures,un peu fastidieuse.
Nous essayons de ne pas nous coucher tard car le lendemain , nous sommes attendus à 9h puis à 11h dans une école primaire et un collège pour jouer « tranquilou » nôtre komedi topeng prancis et répondre à quelques questions......

Lundi 3 septembre (c'est Florie qui reprend le clavier)

A 9h, départ « tranquilou » (mot appris à nos hôtes) pour la première école, où enseigne Pak Tugimin, notre mascotte parmi le groupe de musiciens de Widodo (une bonne bouille et un embonpoint caractéristiques, ajoutés à une certaine tendance à l'assoupissement sur son rébab en pleine nuit de wayang). Nous suivons sa moto sur la fin du trajet sur le chemin chaotique. Lorsque nous arrivons à l'école, tous les enfants sont alignés, prêts à nous serrer la main, sur fond de gamelan. Wahou ! Ça en jette. On nous conduit dans une salle décorée d'une banderole « bienvenue aux étudiants de Jeux de vilains » (ils doivent penser que c'est une université) et de wayangs fabriquées par les enfants, avec petit thé, cacahuètes et tempé à grignoter. S'ensuit toute une série de discours, fort longs. Widodo aussi est sollicité pour parler et nous présenter. Deux jeunes filles dansent en costumes traditionnels. Il est presque 11h, et enfin, nous allons jouer, « tranquilou ». Le soleil cogne et le castelet du spectacle a été installé en plein cagnard ! Nos loges se situent évidemment dans une salle de classe, et nous sommes loin d'y être seuls : une flopée d'enfants munis de téléphones portables nous mitraillent littéralement. Les adultes ne sont pas en reste. C'est même pire qu'à Borobudur ! Lorsque nous commençons à jouer, un policier vient carrément se planter juste à côté du castelet pour qu'on le prenne en photo avec nous. Le spectacle est très bien accueilli, enfants et adultes rient bien, et à la fin nous sommes assaillis par les demandes d'autographes sur cahiers d'écoliers ! Des enfants jouent du gamelan dans une salle. Nous jouons aussi un petit enchaînement, et repartons en véritables stars, photographiées de toutes parts. Il est plus de midi, le « schedule » est complètement « broken ».

Deuxième école, dans un autre genre semble-t-il : toutes les jeunes filles sont voilées, et on nous fait d'abord patienter seuls dans une pièce (mais avec du thé et une petite boîte de victuailles, on est à Java quand même!), le temps que tous aillent à la prière. Nous découvrons une immense banderole aux couleurs de la page d'accueil du site de Jeux de vilains, une tour eiffel en plus ! Alors là, nous sommes soufflés ! Le diaporama est également arrêté sur des photos prises sur le site de la compagnie : ils sont fous, ces Javanais ! Nous sommes avec un monsieur qui parle très bien français, un guide semble-t-il. Les professeurs arrivent, tous habillés en uniforme marron de fonctionnaires. Discours. Petite lecture chantée du Coran, pour commencer. Diaporama décrivant les activités de l'école : on se serre la main tous les matins, on salue le drapeau, différents cours sont dispensés, et notamment une préparation au pèlerinage à La Mecque, du scoutisme (ça existe aussi chez les Musulmans). Discours à n'en plus finir (les Indonésiens sont très protocolaires). On nous chante des chants religieux, dynamiques et festifs (mais religieux!). Sous un grand hall, petite démonstration de danses traditionnelles : d'abord les garçons (danse-prière), puis les filles sur une danse javanaise (heureusement que Giyanti a été réquisitionnée pour montrer les pas avec la prof !). Nous jouons « Komedi topeng Prancis » devant l'assemblée de jeunes filles voilées et de jeunes garçons. Tout le monde rit beaucoup, l'atmosphère est très détendue.


Nous mangeons ensuite du ayam goreng (poulet grillé) dans un petit restaurant, avec les professeurs. Nous apprenons que cette école, pourtant publique et financée par l'Etat, applique un islam beaucoup plus radical que l'islam javanais, réputé pour sa souplesse, et se montre très fermée par rapport aux traditions javanaises, empreintes d'épopées hindoues et bouddhistes où plusieurs dieux entrent en scène. Widodo a hésité à répondre à leur demande de nous faire venir, puis il s'est dit que cela pourrait leur ouvrir un peu les horizons, de voir débarquer tout un groupe de Français venus apprendre, pour les transmettre chez eux, les traditions de Java.

Retour à la maison à 15h passées. Temps calme. Ateliers individuels. Dîner à 18h comme d'habitude. Widodo nous apprend que nous jouerons notre petit enchaînement demain pour une sorte de carnaval au bord du lac de Wonogiri. Tiens tiens ! Ça sent le plan où on va rester faire de la figuration toute la journée ! Nous répétons donc pour le lendemain, et nous sentons que les transitions sont plus fluides : nous sommes imprégnés de l'esprit javanais. Puis atelier rébab pour Olivier et Arnaud avec Pak Tugimin, attention Jean, il va y avoir de la concurrence ! Cécile filme Widodo sur les combats pendant qu'une partie du groupe fait tourner des srepegs et des sampaks.

Demain, départ à 8h, nous essayons de nous coucher « pas trop tard ».

Les derniers jours, par Cécile :
Mardi, nous sommes donc allés à ce fameux "carnaval" qui n'en était pas vraiment un en fait. Tôt le matin, nous sommes arrivés dans un endroit désert où nous avons dû attendre qu'un peu de public daigne bien venir. Au bout d'une bonne heure d'attente on a défiler en plein cagnard, on a joué un peu de gamelan, on a mangé, on a regardé des danses traditionnelles, et nous avons filé. L'après midi et le soir, nous avons bossé à la maison avec Widodo, Wahyu et Giyanti comme on en a maintenant l'habitude.
Mercredi on a fait une dernière journée à Solo pour des achats de dernière minute pour une partie de l'équipe, et le reste de l'équipe est restée "tranquillou" à la maison (on a appris le mot "tranquillou" à Widodo...).

Jeudi, on a travaillé le matin et l'après midi on a commencé à faire nos sacs pendant que Widodo, Sigit, un autre dalang et tout le groupe de musiciens répétaient un Wayang qui va être joué samedi soir. Journée étrange, où on se sent à la fois déjà partis et pourtant encore bien là. Jeudi soir, nous sommes passés dire aurevoir à Sigit, Yayuk, et leur petite famille. Cadeaux, larmes, sourires, "à bientôt", "bonjour à tout le monde en France"... et on repart de cette maison les yeux tous rouges et l'envie de revenir au plus tôt.
 Fin de soirée à boucler nos sacs (c'est tout une aventure de faire des sacs qui ne dépassent pas 20kg quand on remporte des dizaines et dizaines de wayang et tout un tas d'autre matériel...) et à jouer un peu de musique pour la toute fin de soirée.
Ce matin, départ à 4h30 de la maison, un minibus et une voiture nous attendent, direction Jogyakarta pour prendre notre avion. Nous avons laissé nos amis devant la porte de l'aéroport : Widodo, Wahyu, Giyanti, Hana... et Florie et Estelle qui restent 1 semaine de plus à Bali.
Nous sommes actuellement à l'aéroport de Kuala Lumpur où nous sommes arrivés ce midi et où nous attendons notre avion qui décollera ce soir à 22h. Arrivée à Paris prévue demain 8 septembre à 16h.

La suite de l'aventure ? Se retrouver en groupe pour un week-end de travail du Mahabharata les 4/5/6 octobre pour partager et mettre en pratique tout ce qu'on a encore appris à Java... ! Hop hop hop ! Ayo ayo !