Bonjour à tous,
Nous voilà rentrés depuis dimanche soir à la maison.
Dernier message donc pour conclure ce voyage en Inde du Sud.
Après un dernier voyage en train de nuit pour retraverser toute l'Inde d'ouest en est, nous avons passés deux jours à Pondicherry en pensant y trouver du calme et un peu de repos. Nous avons été, comme partout où nous sommes allés, déçus. Il y a bien quelques rues plus calmes que les autres dans le vieux quartier français mais c'est tout de même loin d'être un endroit très différent de tout ce que l'on a vu depuis le début du voyage. Pour résumer donc à Pondicherry : une ville avec des noms de rues français, des bougainvilliers en fleurs dans le vieux quartier français, une statue de Gandhi (qui a drôlement les oreilles décollées) en bord de mer, des Jardins Botaniques Français fermés, dans un état lamentable tel après un passage de tempête (incompréhensible, aucune explication trouvée nul part à ce mystère!), des églises plutôt jolies mais sans avoir rien d'exceptionnel et un restaurant où on a attendu 1h30 notre plat en se faisant bouffer par les moustiques...
rue de Pondicherry, église, temple...
une des rares images que l'on se fait de l'Inde qui n'est pas fausse : il y a des vaches partout !!
les jardins botaniques français, qui étaient censés être un havre de pays tout joli... et qui sont aujourd'hui dans un état lamentable sans qu'on n'y comprenne rien...
Et puis nous avons fini notre périple à Mamallapuram, à une cinquantaine en dessous de Chennai d'où nous devions décoller dimanche matin.
On a trouvé à Mamallapuram une Inde que nous ne connaissions pas, que nous n'avions pas vu jusqu'à présent, une Inde assez calme, avec des rues propres, des gens aimables et accueillants, un joli patrimoine de vieux temples mignons tout pleins..... bref, un endroit touristique !
Et c'est fou à dire mais qu'est ce qu'on s'y est senti bien !! C'est le comble tout de même ! On a trouvé une petite chambre mignonne au calme, pas trop chère (alors que les prix ont été dans l'ensemble bien plus élevés dans toute l'Inde), avec une jolie terrasse où on pouvait se poser tranquilles...
notre jolie terrasse au milieu d'un jardin calme
Vendredi et samedi, nous nous sommes promenés dans les vieux temples qui trônent en ville. Un joli parc a été aménagé autour de plusieurs vestiges traitant du..... Mahâbhârata ! Ouioui, vous avez bien lu ! Enfin un peu de Mahâbhârata rencontré dans ce pays ! Nous avons vu les « cinq Rathas » qui sont un ensemble de cinq temples dédiés aux héros du Mahâbhârata. Rien d'extraordinaire comparé à ce que j'ai pu voir au Cambodge où en Indonésie, mais malgré tout cela fait plaisir à voir enfin un peu de caillou qui date du 7è siècle.
détails du grand bas-relief représentant l'ascèse d'Arjuna, héros du Mahâbhârata.
le bas-relief au complet, et un rocher posé là, en équilibre
le temple du rivage qui a été sérieusement endommagé par le tsunami mais dont les alentours ont été depuis très bien aménagés
le site des Cinq Rathas
chaque temple a été sculpté dans un seul gros rocher
Et puis ce voyage s'est terminé par un dernier bus qui nous a amené à l'aéroport samedi soir. Nous avions prévu de passer la nuit de samedi dans l'aéroport étant donné que notre enregistrement de vol commençait à 5h45 du matin. Mais pour eux, cela paraissait totalement saugrenu, si bien que nous avons dû faire des pieds et mains pour qu'ils acceptent de nous faire entrer dans l'aéroport pour juste que l'on patiente dans un coin. Dans leur système, ils ne font entrer les gens que au moment de leur enregistrement. Nous aurions donc dû attendre dehors, devant la porte de l'aéroport jusqu'au petit matin... Mais nous avons réussi à passer la nuit dans un couloir tout climatisé (tellement que l'on a ressorti nos pulls qui étaient planqués au fond de nos sacs depuis notre arrivée ici). Puis nous avons pris notre vol Air India avec un profond sentiment de : « Ah, enfin, c'est fini, nous rentrons... ouf... ».
Quelques lignes de bilan sur ce voyage ?
Une déception très nette, dès les tout premiers jours. Depuis 5 ans que je tourne autour de la culture Indienne en Asie du Sud-Est, il me semblait évident qu'il me fallait aller voir la source. C'était nécessaire pour moi.
J'ai voulu voir la source, et la source est à sec. Voilà. Maintenant, je le sais. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
Un pays mangé par la mondialisation, une population qui ne veut plus de son passé qui est résolument non-conservatrice, un Râmâyana et un Mahâbhârata orphelins, que personne ne connait ni ne reconnaît...
C'est un bilan à la fois triste et positif. Un étrange mélange. Je suis venue voir quelque chose que je n'ai pas trouvé, mais à la place j'ai trouvé des réponses vraies, loin de nos fausses images empruntes d'exotisme vu de la France. C'est donc un sentiment surprenant de satisfaction qui m'habite. La réponse à toutes les questions que je me posais en partant a pris la forme d'une profonde déception. Réponse inattendue, mais réponse tout de même.
Ce voyage marque très nettement pour moi la fin de mon histoire avec l'Asie. La boucle est bouclée. Je crois que la fascination que j'avais pour ces cultures ne m'habite plus. Ce n'est pas que je suis blasée parce que j'ai tout vu et tout compris, très loin de là, c'est plutôt que j'ai la sensation d'avoir fait le tour de ce que moi, j'avais à vivre avec cette culture. Voilà la sensation. Une page qui va se tourner tranquillement. Un univers qui va continuer de m'habiter mais certainement d'une manière différente, avec plus de recul et moins d'attrait fort et passionné pour cet ailleurs.
Mais en revanche, la création de notre spectacle sur le Mahâbhârata qui est en route depuis plusieurs mois et qui aboutira au printemps 2013 me passionne toujours autant bien évidemment et je suis contente à l'idée que les échanges avec l'Indonésie continuent dans les prochains mois. C'est, pour moi, une histoire qui s'écrit de manière presque indépendante. On est entré dans une relation, un échange, comme une discussion avec l'Indonésie, avec Widodo, sa famille, et tous les gens de Wonogiri. Ce chemin continue de se tracer, et il est important. Finalement, en jetant en coup d'œil en arrière, il est peut être même le plus important de ces cinq dernières années ?
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