mardi 28 août 2012


Mardi 21:
Deuxième petit billet … quelques jours ont passé, voici un petit résumé. (C'est Aurélie !)
Le jour de notre dernier message nous sommes allés dans le centre de Wonogiri pour découvrir et nous perdre dans les allées du marché couvert, lieu vivant, coloré et odorant.

 

A notre retour nous sommes accueillis par la famille de Gyianti, venue leur rendre visite pour Idul Fitri, c'est un peu l'équivalent de Noël chez nous.
Nous faisons quelques découvertes culinaires le midi, entre autres, un petit fruit de la taille d'une figue avec une peau comme le serpent … un petit goût de fraise trop mure : le salak. Nous rêvions de manger des mangues mais ce n'est pas la saison !
L'après-midi, pour commencer, nous travaillons en petits ateliers avec nos hôtes. La maison est en effervescence, les sonorités s'enchevêtrent, nous remplissons petit à petit nos carnets de travail avec de précieuses informations.
Repas vers 18h, juste après la tombée de la nuit, puis nous reprenons tous ensemble pour travailler une suite de pièces qui sera jouée le lendemain lors d'un mariage.


Mercredi 22 :
Deux programmes possibles pour la journée : les plus endurants partent, vers 8h, avec Gyianti et Wahyu pour jouer toute la journée lors du mariage, pour les autres nous restons travailler avec Widodo notre « guru » (= professeur, mot Indonésien !) de la journée. L'équipe de sindhen étant au complet, nous profitons de l'après-midi pour mettre le nez dans les morceaux plus difficiles.
Diner 17h30 ! et départ une demi-heure après pour rejoindre la fête.
Les routes sont parfois assez mauvaises mais notre conducteur sait éviter les trous, les cratères comme diraient certains !
Nous arrivons sur le lieu, il s'agit d'un croisement de routes totalement aménagé pour l'occasion, des structures couvertes, en bambou sont montées, ornées de multiples tissus, de sculptures de bois et de fleurs. Tout de suite accueillis, nous rejoignons nos camarades en intégrant le groupe des musiciens,
Nous suivons les différents rituels de la cérémonie, chaque moment est accompagné par un morceau spécifique au Gamelan. Des serveurs nous apportent le thé habituel et quelques mets. L'équipe restée sur place en est à son 6ème service !!
La cérémonie terminée, nous jouons « la suite » préparée, le tout fut très approximatif pour cette première, il était difficile d'entendre tous les instruments, d'autant plus qu'un animateur parlait sans cesse dans un micro, commentant chaque instant... même pendant la musique.
Le groupe de Widodo conclut la soirée.
Nous saluons les organisateurs et les mariés avant de nous entasser dans les voitures pour rentrer.

 

Jeudi 23 :
Réveil plus tranquille, ou presque ... car ici, très tôt, la maison s'anime : les cris des enfants qui jouent dans la maison ou sous nos fenêtres, l'activité en cuisine ou le coq rebelle chantant à toutes heures.
Après le petit déjeuner, nous travaillons en petit groupe sur des détails, une équipe de « sindhen » (chanteuses), une équipe pour le travail des « suluks » (solo du marionnettiste)... puis nous nous retrouvons pour retravailler « la suite » que nous rejouerons le soir même, lors d'une fête dans le village d'à côté (Sequawe)


Nous commençons aussi à revoir la forme d'une heure du spectacle .
Nous partons à pied pour la soirée : pas besoin de guide, il suffit de suivre le bruit du « sound system » surpuissant, aux basses décapantes !!
La soirée a déjà débuté. Une scène est installée sur une place, de nombreuses personnes sont présentes, assises au sol pour suivre la soirée. Au programme : musiques, danses, projection de photos...
Nous participons à la soirée et ne manquons pas de susciter la curiosité, des sourires, des rires, des photos, des serrages de mains...


Vendredi 24  :
Le matin nous avons répété en groupe. Le vendredi est un jour particulier pour les prières, une bonne pause est respectée pour cela.
Après le repas, nous partons pour un village spécialisé dans la fabrication des meubles en bois pour le gamelan, 1h30 de routes chaotiques, nous avons apprécié les beaux paysages, de belles rizières irriguées et les maisons traditionnelles javanaises surmontées souvent d'une « girouette à l' indonésienne » représentant divers personnages du mahâbhârata ( Semar et Arjuna principalement)
Les ateliers étaient au repos, c'est les vacances !
Nous découvrons, plus loin, la caverne d' Ali Baba du Wayang. nombreux gamelans en construction, des grandes peaux prêtes à être transformées en Wayang ( marionnettes en cuir, peintes) divers accessoires, et plein de marionnettes récentes ou plus anciennes, ayant appartenu à des Dalangs ( marionnettistes) nous tombons sous le charme des plus anciennes et repartons, après une longue négociation, les portes monnaie plus légers... quelques kilos de plus pour nos bagages.
Quelques rencontres volatiles sympathiques : des petits poulets, deux coqs aux fous rires presque humains ! Des oiseaux en cage...
Le trajet du retour a lieu à la lumière d'un coucher de soleil, nous profitons des beaux paysages.
Nous sommes de retour pour le repas, Widodo sort une bouteille de vin de derrière les fagots, nous en profitons pour finir le brie apporté de France ( il était temps!)
Le soir nous nous remettons au boulot sur la forme d'une heure du spectacle.


Samedi 25 :
7h, petite ballade matinale pour une partie d'entre nous, nous allons jusqu'aux rizières pour prendre quelques photos et faire quelques dessins.
Nous travaillons une partie de la journée en atelier puis en groupe.
Nous rendons visite à Sigit ( le beaux frère de Widodo) pour voir la fabrication des marionnettes et passer quelques commandes.
Juste avant la répétition du soir, nous apprenons que le mariage auquel nous allons jouer chez les voisins le 28 est en fait …. une fête pour célébrer deux circoncisions !!! Gloups !



Dimanche 26 :
Journée à Solo
Plusieurs missions pour cette journée, entre autres : trouver nos tenues pour le spectacle... c'est chose faite nous avons acheté des sarongs. Préparez vous, amis musiciens restés en France, ce sera jupe longue pour tous !
Chacun fait également ses emplettes plus personnelles : de beaux tissus à ramener aux soeurs ou amies, tee-shirts aux effigies des personnages de Wayang Kulit (difficile de trouver de grands tee-shirts pour ramener aux grands européens!), des tenues en batik, les couleurs unies n'étant pas privilégiées dans ce pays : tout est très bariolé (même les petits gâteaux!).


Le soir, première nuit de Wayang Kulit pour la plupart d'entre nous. Nous arrivons dans la maison, ou plutôt le palais, d'un Dalang réputé : Pak Purbu Asmoro. Il a invité un autre Dalang, son neveu, à jouer. L'arrivée sous le pendopo (sorte de halle) en bois ouvragé est très impressionnante : de nombreux lustres, une Coccinelle ancienne et un carrosse du XVIIIe siècle de part et d'autre du gamelan, l'écran de 6 ou 7 mètres est orné de chaque côté d'une centaine de marionnettes anciennes, patinées par le temps... nous en prenons plein les yeux ! Une danseuse ouvre la soirée. Son chapeau est orné de fleurs fraîches et d'encens. L'épisode du Mahâbhârata conté ce soir débute par la mort de l'ancêtre Bishma, couché sur son lit de flèches. Pendant l'intermède comique des Punakawan (les bouffons), le Dalang met en boîte la sindhen américaine présente. Le gamelan est très enfumé : les musiciens enchaînent kretek sur kretek (cigarettes aux clous de girofle). Dès le début, on nous sert le thé, les cacahuètes fraîches et autres fruits. L'ambiance est très particulière et les novices sont heureux de découvrir enfin ce dont nous ont parlé Cécile, Grégo et Arnaud. Un premier départ de voiture a lieu à 1h30. Les derniers rentrent à la fin, vers 2h30. La moitié des sindhen est déjà partie, et certains instrumentistes s'endorment sur leurs bonangs ou sarons. 


Lundi 27 (c'est Cécile qui reprend le clavier!):
Grosse journée visite à Borobudur. Nous partons à 7h30, après seulement quelques heures de sommeil. Evidemment, nous arrivons à Borobudur à 11h, au moment le plus chaud de la journée et nous cuisons sur place dans ce très beau mais très chaud temple Hindou. Malgré la chaleur il y a beaucoup de monde dans ce temple (l'un des rares sites touristiques de l'île de Java) et nous n'arrêtons pas de nous faire prendre en photo avec des indonésiens tous contents de croiser des européens avec qui poser. Ok, on joue le jeu même si au bout d'une dizaine ça commence à fatiguer...
Nous trainons le midi et filons en fin de journée au pied du Merapi, le célèbre volcan entré en irruption en 2010. Nous y arrivons au moment de la tombée de la nuit (et oui, ici à 18h il fait nuit noire ! On se fait vite avoir !). Puis nous repartons direction « la maison », et nous passons ce trajet de 3h à compter les nids de poule dans la route et à tenter de comprendre où nous sommes, sur quelle route, vers où, pourquoi par là...


En arrivant chez Widodo, nous découvrons qu'un Wayang est en train d'être joué chez les voisins d'en face. Nous savions qu'une fête était prévue pendant deux journée car nous l'avions vu se préparer et nous savions que nous y participerions mardi soir en jouant notre « heure » de Mahâbhârata à nous. Mais quelle surprise de voir un Wayang en rentrant lundi soir ! Bon, l'enthousiasme est un peu retombé quand on a vu que c'était un dalang amateur, très moyen, et que les musiciens de gamelan n'était pas non plus hyper calés... M'enfin, le petit plaisir de sentir l'ambiance Wayang était tout de même là !

Aujourd'hui, mardi 28 :
Nous avons répété très tôt ce matin avant que les festivités de la maison d'en face ne reprennent et ne fassent trop de bruit. Nous avions besoin d'une dernière répétition car hier, entre deux portes, Widodo m'a annoncé qu'il ne fallait pas que l'on représenter les morts des personnages, que ça ne faisait pas lorsqu'on joue chez des gens. On représente les morts seulement lorsqu'on joue à l'extérieur. Ma réaction : « argh. Bon ok. Alors on va devoir rerépéter un chouïa parce que notre spectacle est truffé de morts »... Et de fait, c'est ce qu'on a fait ce matin : on a coupé toutes les morts et hop, ça passe comme une lettre à la poste !
Ce soir donc, nous jouons notre première représentation du Mahâbhârata ici en Indonésie. Il y a aura une bonne partie du village présente, curieuse de savoir ce que les petits Orang Perancis (français) ont dans le bide !


2 commentaires:

Lucie a dit…

Merci pour toutes ces nouvelles! Nous partageons avec vous ce voyage à chaques messages chaques photos. Profitez bien de tous ces moments uniques!
Bises à tous.
Lucie ( la sœur d'Aurèlie!)

Maisonneuve a dit…

Si les petits Orang Perancis en ont autant dans le bide que dans le coeur ça va donner !!!(et même déchirer diraient les jeunes) bises à tous