Théâtre d'Ombres en Asie du Sud-Est

Selamat Sore!!!(Bonsoir)

Pour ce premier billet de nouvelles (plus ou moins)  fraîches, et pour les suivants,l es 9 Vilains vont se succéder au clavier.

Aujourd'hui c'est moi (Estelle) qui m'y colle.

Nous avons décollé avec 1H de retard de Roissy jeudi 16 juillet, complètement survoltés par l'aventure qui nous attendait. Première escale après 4H de vol : Amman en Jordanie, puis direction Bangkok (9H de vol, petite escale d'1h), Kuala Lumpur où nous attendait un hôtel de choix: les banquettes de l'aéroport( en attendant nôtre dernier vol le lendemain pour Solo city ) !!!

on dort comme on peut...

A Kuala Lumpur, apres une nuit a somnoler sur du carrelage et des fauteuils

Samedi midi, nous arrivons enfin,crevés mais très heureux!!! Widodo, Gyanti et Wahuy sont là pour nous accueillir.

1 petite heure de route encore et nous débarquons à Wonogiri, où un délicieux repas nous attends !

Après : douche,visite de la famille de la soeur de Widodo (Yayuk) et donc découverte du quartier, des rizières, diner, un peu de gamelan et direction le lit pour notre plus grand bonheur!!! Enfin presque, car en ce jour de fin de Ramadan, avec la mosquée de quartier pas loin, nous avons droit à des « chants » d'allégresses toute la nuit au haut parleur.

La fatigue est telle que nous nous écroulons quand même pour une bonne nuit réparatrice.

Dimanche midi nous sommes conviés chez Yayuk (la soeur de Widodo) pour un rassemblement familial pour fêter la fin du Ramadan. Une cinquantaine de personnes sont présentes, tout sourire, après un accueil extrêmement chaleureux, un discours (dont nous ne comprenons strictement rien) nous mangeons tous ensemble et nous assistons au rituel du pardon (particularité des musulmans Javanais certainement issue de leurs anciennes traditions et complètement intégrée à leur religion ,mais accomplie par tous,musulman ou non) : on se sert la main et on se demande pardon pour des offenses passées ou futures, du plus vieux au plus jeune.

Chez Sigit et Yayuk, au milieu de la famille

Retour à la maison pour une sieste bien méritée. Nous répétons ensuite notre spectacle de comedia :« Komedi Topeng Perancis ».

La scène qui avait commencé à être montée devant la maison de Widodo est prête, des enfants et des adultes arrivent et la répétition générale commence : musique, chant, danse, théâtre. Les enfants s'en donnent à coeur joie. Peu à peu la cours se remplie de curieux.

Notre  spectacle est très bien reçu. les gens se marrent bien.

La répétition générale terminée, nous squattons le gamelan pour une bonne heure de travail.

devant chez Widodo

la scene montee pour l'occasion dans sa cour

Et hop, je prends le relais ! C'est Florie qui écrit la suite.

Aujourd'hui lundi, le réveil se produit en fanfare (façon de parler : il n'y a pas de fanfare au sens occidental du terme, ici!). Widodo nous avait dit de nous tenir prêts pour aller « serrer des mains » à 9h. Seulement voilà, à 8h30 c'est le branle-bas de combat, il faut partir toutes affaires cessantes : « schedule broken », comme on dit ici ! Du coup nous partons à pied pour le lieu de rassemblement du village, où de nombreuses personnes sont déjà présentes, femmes voilées d'un côté, et hommes de l'autre. Visiblement, nous arrivons à la fin des discours, et c'est ensuite le rituel du « serrage de pognes » (ça ce n'est pas un terme local), qui commence. Il s'agit du même rituel de pardon que la veille, mais dans une version plus brève (on se sert la main sans se raconter sa vie) et beaucoup plus longue à la fois, puisque ce n'est pas moins de 400 mains de tous âges (des anciens aux bébés) que nous allons serrer les unes après les autres, à la file, en regardant bien dans les yeux chaque personne. C'est un peu long et étrange, mais aussi très beau. La file serpente sous le pendopo et jusqu'à l'extérieur, quasi interminable... Une fois que c'est fait, nous rentrons.

On serre des mains...

 Pratique du gamelan, installé dehors sur une scène sous une grande remise pour la soirée. En fin de matinée, la chaleur devient insupportable et nous allons tous chercher refuge hors de la remise. A midi, le repas est délicieux : cela semble être une constante.

Travail en pleine chaleur

L'après-midi est consacré à de petits ateliers. Chacun étudie une technique ou un instrument en particulier, et entre le travail personnel et les cours dispensés par Widodo, Wahyu et Giyanti, nous avons tous de quoi nous occuper (et encore, je tais les siestes indispensables pour s'accoutumer au climat local!). Pour ma part, je me mets progressivement au suling (flûte de bambou), et je travaille le chant (sindhenan), ainsi qu'Estelle et Aurélie.

Vers 18h30, repas. La maison est en pleine effervescence : un groupe électrogène et une sono de tous les diables ont été installés, tous les groupes qui vont jouer le soir se maquillent et se costument... une vraie fourmilière ! La soirée commence par quelques morceaux de gamelan qui servent à faire les balances. Le public arrive progressivement, et bientôt une foule dense se trouve rassemblée devant la scène. Puis se produisent des groupes amateurs de jeunes danseuses, enfants ou hommes sur le gamelan et femmes au chant, arts martiaux, théâtre comique semi-improvisé ketoprak avec chèvres et homme travesti en femme ainsi que... « Komedi topeng Perancis » !!! Notre première représentation indonésienne avec... des micros qui descendent bruyamment du plafond ou remontent, grâce à un astucieux système de cordelettes actionnées par de jeunes gens en coulisses. Oui oui, un système très original et qui nous amuse évidemment beaucoup, surtout pendant une représentation de commedia dell'arte où tout est permis.

La soirée se clôt par une tombola où des rice cook étaient en jeu. C'est à peine terminé que tout le monde est déjà reparti chez soi.

Nouilles dans la cuisine pour finir la soirée : comme à la Grange du Pierron finalement. Quand on est Vilain, on l'est « all over the world » !

Juste avant de jouer "Komedi Topeng Perancis"

Sur scene

le public